Kalli Graphic fête ses 10 ans !
Je suis entrée dans la vie active en février 2007, en tant que webdesigner dans une agence de communication bastiaise. Mais mon rêve depuis toujours était de travailler pour moi. Et plus exactement :
- De chez moi : ☑️
- En pyjama : ☑️
- Avec mes chats : ☑️
Se lancer dans l’indépendance au lieu de garder le confort et la sécurité (très relative) d’un salaire, ce n’est pas évident, mais à 24 ans, on n’a peur de (presque) rien. Depuis 10 ans, j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même, sur les autres et aussi sur la vie de freelance.
10 leçons apprises en 10 ans de freelance !
1. Toujours demander un acompte et faire signer le devis
Leçon n°1 absolue pour tous les travailleurs indépendants de ce monde : d’abord les sous, ensuite le travail.
Il ne m’est arrivé qu’une fois (mais c’est toujours une fois de trop) de traîner un client au tribunal pour non-paiement. La procédure fut longue (2 ans) mais j’ai fini par obtenir la somme due, minorée des frais de justice évidemment… Avoir des preuves de paiement d’acomptes et les devis signés est une nécessité. Des e-mails peuvent aussi servir de preuves de lien entre vous et le client.
2. Ne pas avoir peur de virer un client, ça fera de la place pour un meilleur
En 10 ans, j’ai dû mettre fin à 3 ou 4 relations de travail. Quand on ne supporte plus de travailler avec un client, qu’on n’a pas envie de le voir, ni de l’entendre, que le simple fait de voir son nom s’afficher sur son téléphone nous oppresse, il faut arrêter. En ce qui me concerne, le plus souvent c’est l’abus de « plus gros le logo, non finalement plus petit, et le vert est trop vert » qui met fin à ma patience. J’aime mon travail et je pense sincèrement que les détails ont leur importance, mais à un moment donné, du vert c’est du vert, et le temps c’est de l’argent. La santé mentale, c’est plus important que la taille du logo. Et si mon travail m’enthousiasme au lieu de m’asphyxier, je ne le ferai que mieux ! La loi de l’attraction nous dit de suivre la joie, je m’efforce de ne pas l’oublier. Encore faut-il lui laisser de la place…
3. Suivre des formations pour rester au top et/ou envisager une reconversion
En étant graphiste affiliée à la Maison des artistes (statut d’artiste auteur), j’ai accès via l’Afdas à de très nombreuses formations. L’Afdas peut financer une ou plusieurs formations par personne et par an, dans la limite de 7200 euros. C’est un statut très avantageux et il serait dommage de ne pas en profiter. J’ai pu bénéficier d’une formation en scénographie d’une durée d’1 mois, une autre en photoreportage, et la dernière concernait la 3D avec SketchUp. Se former permet d’ouvrir des perspectives, de gagner de nouveaux marchés, ou de changer de trajectoire professionnelle. On n’est jamais trop vieux pour avoir un nouveau rêve !
4. Sortir de l’isolement pour se faire un réseau
En 2013 j’ai rejoint l’espace de travail partagé Bastia Coworking. Mon chiffre d’affaires a doublé. Coïncidence ? je ne crois pas. Les clients des uns deviennent les clients des autres, des événements professionnels permettent de rencontrer toujours plus de monde, etc. Même si j’adore rester chez moi avec mes chats, avoir accès à un tel espace m’a permis de me développer, de donner un cadre à mon travail, notamment niveau horaires, et de me faire des amis pour la vie.
5. Les réseaux sociaux ne servent pas à grand chose
Une grosse perte de temps, pour être honnête. Vous créez votre entreprise, vous vous empressez de créer sa page Facebook, vous demandez à tous vos amis de l’aimer, de la partager, tous les jours, vous voyez le nombre d’abonnés grimper, vous êtes content… mais la grand-mère de votre camarade d’école, qui a déménagé à 500km depuis la dernière fois que vous vous êtes vus, est-elle vraiment une cible pour votre entreprise ? Même si ce réseau est un peu l’équivalent du bouche à oreille en mode virtuel, il y a peu de chances qu’il vous aide réellement à progresser. Pour ma part, il n’y a que sur Instagram que j’obtiens quelques résultats, mais je n’y consacre pas trop de temps car en 10 ans, j’ai compris que le vrai pouvoir de la communication réside dans le fait de s’adresser au bon public. De plus, si Facebok, Instagram et Twitter fermaient demain, que deviendraient vos followers ? Ils appartiennent au réseau social, vous n’avez pas « la main » dessus, contrairement à votre carnet d’adresses e-mail. D’où la leçon n°6 :
6. Le meilleur canal de promo gratuit (hors bouche à oreille) est la newsletter
Grâce à des services tels que Mailchimp ou Sendinblue, vous pouvez envoyer votre newsletter à des milliers de personnes gratuitement. Le pouvoir de ce medium est la qualification de vos contacts : les personnes qui vous ont donné leur adresse mail sont vraiment intéressées par ce que vous faites. En 2011 déjà j’écrivais sur le sujet : Créer une newsletter efficace (gratuitement !). Sans chercher à vendre vos services à tout prix dans chaque envoi, essayez de garder à l’esprit ce que chacune de vos newsletters doit apporter aux personnes qui vont les ouvrir : des informations, des conseils, de l’actualité, des nouveautés, des offres promotionnelles…
7. Promettre peu et livrer plus
Parfois de petites attentions peuvent faire forte impression. Par exemple, lorsque je crée un logo, je n’envoie pas mes pistes graphiques tout juste sorties d’Illustrator sur des pages blanches. J’ai créé un support de plusieurs pages qui intègre mes propositions dans des « mock-ups ». Ce sont des maquettes que l’on trouve facilement sur Internet, pour présenter de façon réaliste les documents ou logos créés, et ça ressemble à ça :
Pour les logos, j’accompagne également mes devis d’un petit « guide » de quelques pages que j’ai créé pour donner des idées d’utilisation du futur logo. Cela ne m’a pas pris beaucoup de temps, ça s’adapte à la plupart des cas de figure car c’est assez généraliste, et c’est un petit plus qui m’apporte de la crédibilité tout en faisant plaisir au prospect.
8. Savoir poser des limites : horaires de travail, appels…
Si avoir un bureau hors de la maison aide beaucoup à structurer ses journées, encore faut-il imposer les mêmes limites à nos clients : on évite donc de répondre aux appels passés l’heure que l’on a fixée comme étant la fin de la journée de travail. Idem pour les mails, on attend le lendemain pour y répondre, ou bien on utilise la fonction « Programmer l’envoi » de Gmail pour que, même si on l’écrit en plein milieu de la nuit, le mail ne parte qu’à l’heure décidée, laissant le destinataire penser que l’on n’est bien actif que pendant une certaine plage horaire.
Freelance ne veut pas dire 7j/7 et 24h/24.
9. Ne pas avoir peur de réclamer l’argent dû : la honte est du côté de celui qui ne paie pas !
Il y a 10 ans, quand j’ai eu à réclamer pour la première fois le paiement d’une facture qui tardait trop, j’étais atrocement mal à l’aise. J’avais l’impression de faire la manche. Ça paraît fou, n’est-ce pas ? Ça l’est !
Aujourd’hui j’insiste lourdement, en faisant parfois même usage de la clause des conditions générales de vente que le client a signées et stipulant que « tout retard de paiement pourra donner lieu à des pénalités de retard exigibles sans rappel, au taux de 10% de la facture totale par mois de retard« . Parce que non, je ne peux pas payer les croquettes de mes chats en passion ou en visibilité #gratuiste.
10. S’octroyer des vacances pour éviter le burn out
Et ce n’est pas pour rien que je la mets en dernier, cette leçon. Il m’a fallu 8 ans pour me rendre compte que non seulement je n’avais jamais pris de vraies vacances, mais qu’en plus c’était en train de me donner envie de changer de métier. J’ai donc réussi, en 2019, à partir loin et longtemps ⤵️
Ce qu’il faut retenir concernant les vacances, c’est avant tout que l’on doit se faire passer en premier lorsque l’on est freelance. Si on déraille, c’est toute notre vie qui peut dérailler. Se reposer, faire du sport, dormir suffisamment, déconnecter. Que l’on se rassure : non, le monde ne va pas arrêter de tourner 😉