Les couleurs ont chacune une signification inscrite dans notre inconscient collectif. Afin de les utiliser correctement dans la communication, il est important d’en prendre connaissance.
Synthèse de toutes les couleurs, le blanc est la lumière, et les anciens en avaient fait la couleur de la divinité : les Égyptiens enveloppaient les défunts dans un linceul blanc pour montrer que la mort délivre l’âme pure de son enveloppe charnelle périssable.
Participent de la symbolique du blanc et emblèmes de pureté, vertu et chasteté : la robe blanche de la communiante et de la mariée, le bouquet de fleur d’oranger, le lys, la colombe, le lin, l’ivoire, le diamant, la neige… Par extension, c’est aussi parfois la couleur du deuil d’un enfant, d’un être pur… Sous son aspect maléfique : la lune (le blanc lunaire est celui de la lividité cadavérique et du linceul).
En Égypte, le rouge symbolisait l’amour divin. C’est la couleur du sang frais et du feu qui, selon les anciennes croyances, a créé le monde, et le détruira. Il symbolise la vie, la chaleur et la génération, mais aussi la destruction. Le rouge vif, ou clair est la force vitale, la richesse et l’amour. Mais, sous son aspect infernal, le rouge correspond à l’égoïsme, à la haine et à l’amour infernal.
Au niveau psychologique, le rouge représente la joie de vivre, l’optimisme, la vigueur, l’instinct combatif et ses tendances agressives, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, la passion, le besoin de conquête…
Couleur de la lumière, emblème de l’or, associé au miel, le jaune était la couleur de la lumière céleste révélée aux hommes et de la doctrine religieuse enseignée dans les temples. Mais le jaune lunaire, couleur de l’or terni et du soufre symbolise l’inconstance, la jalousie, les passions dépravés, l’adultère, la culpabilité, la trahison (dans l’iconographie, Judas est vêtu de jaune ; dans plusieurs pays, les juifs devaient porter des vêtements jaunes parce que Judas avait trahi le Christ , ou une étoile jaune… ; en France, on barbouillait de jaune la porte des traîtres, les “briseurs de grève” étaient appelés des “jaunes”…).
Du point de vue psychologique, et dans les rêves, le jaune est la couleur de l’intuition et symbolise la capacité de renouvellement, l’entrain, la jeunesse et l’audace, mais aussi souvent l’instabilité et la vanité. Il révèle un besoin de supériorité et, à l’extrême, la volonté de puissance aveugle manifestée en prétentions exagérées à une supériorité factice (souvent compensation d’un sentiment d’infériorité mal liquidé ou inconscient).
L’orangé, qui procède du rouge et du jaune, désigne la révélation de l’amour divin à l’âme humaine, et fut le symbole du mariage indissoluble, mais aussi, par renversement du symbole, de l’adultère, de la luxure, de la dissimulation et de l’hypocrisie. Dans les rêves, cette tonalité chaude et brillante, emblème de la luxure, exprime un intense besoin de jouissance et d’expansion, et reflète un équilibre fragile et la nécessité de contrôler ses impulsions. Attribut de Typhon (le monstre qui, en s’attaquant aux dieux de l’Olympe, engagea la lutte entre la lumière et les forces souterraines), le roux a symbolisé dans toutes les mythologies les tendances animales de l’homme, la fécondité extravagante, la perversion, la concupiscence et leurs conséquences : intempérance, débauche, violence, égoïsme…
Le bleu est associé à la divinité dans toutes les mythologies. Le bleu jupitérien, couleur froide du vide, est celle de la vérité. Pour les Égyptiens, de la vérité éternelle, de l’immortalité ; la fidélité, la chasteté, la loyauté et la justice dans la tradition chrétienne. Identifié à l’air, au vent, il symbolise la spiritualité, la contemplation, la passivité et favorise la méditation, le repos. Le bleu clair reflète l’inaccessible, le merveilleux, l’évasion. Sur le plan psychologique et dans les rêves, le bleu est la couleur de la tolérance et représente l’équilibre, le contrôle de soi, les tendances à la générosité, à la bonté, un comportement réfléchi et le besoin de sérénité.
Le vert, couleur de la nature, est doué d’un pouvoir de régénération, car il capte l’énergie solaire et la transforme en énergie vitale. Il est le symbole de la régénération spirituelle. Couleur des bourgeons printaniers, signalant la fin de l’hiver, il symbolise l’espérance. Produit de l’association du jaune et du bleu, le vert possède une dualité : c’est la couleur de Vénus, symbole de renouveau, mais aussi de la vengeance. En Chine, le vert désigne l’Est, le printemps, le bois et la charité ; dans le christianisme, la régénération dans les actes, c’est à dire la charité, et, par antinomie, la dégradation morale et la folie, le désespoir. Teinté de jaune (la couleur des yeux du dragon et des serpents) le vert est la couleur des eaux mortes, de la putréfaction et a une influence néfaste. Sur le plan psychologique et dans les rêves, le vert, couleur de la vigueur sexuelle, reflète le besoin d’épanouissement, d’estime, de valorisation, de culture et de connaissance.
Le bleu et le rouge s’équilibrent dans le violet qui signifie l’amour de la vérité et la vérité de l’amour. Il fut le symbole des noces mystiques du Seigneur et de l’Église, de la passion et des martyrs, et représente l’identification totale du Père et du Fils. C’est aussi la couleur des veuves, des évêques et des martyrs, et un symbole de mort pour les Chinois. En psychologie, le violet, couleur de la fusion amoureuse, de la soumission, traduit le besoin d’union, d’approbation et d’identification à un être aimé. Mais ce rouge refroidi renferme quelque chose d’éteint et peut exprimer un état d’esprit mélancolique, s’accompagnant du besoin de tendresse et de douceur.
Association du rouge et du blanc, le rose, couleur de la chair, de la rosée régénératrice, de la séduction, symbolise l’amour, la pureté, la fidélité (comme la fleur du même nom).
Le brun, couleur de la terre, de la boue et du feuillage d’automne, renferme des idées de dégradation et de mort. Dans la symbolique chrétienne, le rouge-noir, mélange de feu, de fumée, de cendre et de suie est le symbole de l’amour infernal et de la trahison. Couleur de la matérialité, le brun correspond à l’agressivité latente ou déclarée, la méchanceté, l’obstination, l’avarice, l’égoïsme. Dans les rêves, il traduit le besoin de confort et de sécurité.
Union du blanc de l’innocence et du noir de la culpabilité, le gris fut l’emblème chrétien de la mort terrestre et de l’immortalité spirituelle, de l’innocence calomniée, noircie, condamnée par l’opinion ou les lois. C’est aussi la tonalité de la tristesse, de l’anxiété, de la rêverie vague. Dans la Bible, c’est la couleur de la cendre, symbole de pénitence et de deuil. Couleur équivoque, le gris traduit le manque de vigueur des asthéniques, des déprimés, l’égoïsme, le refus de l’engagement, l’enclos narcissique, et, dans les rêves, l’excès d’indifférence, l’ennui, la froideur, le besoin de tranquillité.
Le noir, négation de la lumière, est le symbole du néant, de l’erreur, de ce qui n’est pas et s’associe à la nuit, à l’ignorance, au mal, à ce qui est faux. Il indique “l’ignorance enfantée par le mal et par toutes les passions égoïstes et haineuses”. Couleur du charbon, il évoque le processus de la combustion, prélude à la régénération et renferme une idée de résurrection. On peut y voir l’expression du complexe d’abandon, inséparable de la mélancolie et souvent accompagné de la peur de la vie et du désespoir, tendance reflétées dans les rêves, ainsi que le besoin d’indépendance.